Born in Lebanon in 1963, Bardig is an artist, award winning
photographer and Instructor. He has been living and working in Paris for
over 30 years now. He is graduated from the “New York Institute of Photography”
1986.
Bardig does not seek to record what is around him, but to re-present it,
our world does not “look” like this. But it can seem like this. Whether we
understand our surroundings through the distortions of artists or the
distortions of our own pitifully inaccurate eyes, we know that things can very
easily appear very different than they feel or seem to be.
Bardig’s photography-based work captures images of cities and shows us
an alternate vision, and covert meanings that usually lie just beneath the
surface. The artist allows both reality and his own feelings toward it to
reveal themselves with an unexpectedly poignancy. His process is both
technological and poetic, showing the limits of the visible and the
possibilities of seeing beyond it. A
conceptual, emerging and futurist art.
Les photos-poésies de
Bardig Kouyoumdjian
Bardig
Kouyoumdjian est
photographe, basé à Paris. Il est diplômé de The New York Institute of
Photography. Après un travail de
plusieurs décennies réalisé sur le thème de l'Arménie, et du génocide des
Arméniens, Bardig explore avec la même sensibilité la ville. C'est grâce au
traitement photographique effectué avec ses logiciels que la poésie de la
photographie dévoile toute sa beauté pour nous envouter et nous entraîner dans
un monde intérieur riche de sensations. L'Amérique d'est en ouest, l'Arménie,
Paris, l'Europe en général, ont ici d'autres visages, d'autres couleurs, et
d'autres formes.
Christine Siméone,
publié le 26 décembre 2020 - France Inter
Etonnant, pour ne pas
dire jamais vu, ce travail peut cependant évoquer l’oeuvre générée par
l’informatique naissante, réalisée dans les années 60 par le photographe
allemand Hein Gravenhorst. Mais, loin des clichés cinétiques, motifs
géométriques de ce dernier, Bardig lui, fort des avancées de la technologie, sa
« photo manipulation » se joue du spectateur : un réalisme hypnotique et
poétique de la ville, tout à la fois séquencée et démultipliée.
Avec Bardig on est loin
de l’art psychédélique, seul, comme d’aucuns ne manqueront pas de le souligner,
un écho de l’univers fou de MC Escher. Bardig s’inscrit dans la modernité. A
l’opposé de la « street photography » tendance actuelle, lui, mariant le
classique et le moderne, questionne le rêve, l’âme, l’authenticité derrière
l’effet esthétique.
Il faut entrer, entrer
au coeur de l’image qui se doit d’être présentée dans les plus grandes
dimensions possible. S’y noyer dans le tourbillon, les remous des détails
infinis. Bardig fait chavirer, persistance rétinienne, mais limite de
l’évanouissement…
Tout le monde mitraille
le monde, par objectifs interposés, smart phone et vulgaire attitude. Alors,
pourquoi la ville ne regarderait-elle pas tous ceux qui ne savent que voir,
jamais regarder ? Les yeux dans les yeux. L’oeil est central… et donc au fond
de la forme, au centre de ces compositions. Image mirage, bouclier, bijou,
bille et pupille. Pupille, dilatant une autre profondeur. Vertige et
déséquilibre. Mouvement hallucinant – spirales aspirantes- ; explosion de
couleur, de lumière – certaines pièces étant à voir comme des vitraux ou des
mandalas, choeur de l’âme- ; multiplication, diffraction. Homme tout petit,
perdu et apeuré, ville tentaculaire et dominante. New York, Amsterdam et tant
d’autres Babylone.
Bardig aime citer la
phrase de Georges Braque : « L’art est une blessure qui devient lumière » et
pour parler de son travail nous prendrons celle de Paul Klee : « L’oeil suit
les chemins qui lui ont été ménagés dans l’oeuvre. »
Patrick Le Fur -
ARTENSION – 2018